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Le jour où j’ai perdu mon pace

Caroline Lonchamp courant en plein air

En début d’année, j’envisageais ma saison de course avec beaucoup d’enthousiasme. En avril, j’allais participer aux championnats du monde de duathlon en Espagne puis, revenir en pleine forme pour participer aux événements de courses Je Cours Qc. Mais bon, la vie en a décidé autrement. Voici donc mon parcours qui pourra, je l’espère, inspirer quelques semblables.   

Le choc. « Bang ! ». Dimanche le 30 avril, je prends une solide débarque à vélo, tête première, durant mon duathlon en Espagne. Le traumatisme. Je passe de coureuse « élite » à « pas pantoute ».

Étape 1 : Le Déni. « Ouch ! … C’est douloureux, mais ça ne m’arrêtera pas ». J’espérais retrouver mes moyens rapidement. Ce n’est qu’au retour à Québec, 10 jours après l’accident, que les dégâts sont constatés: fracture de la clavicule et de la main.

« Nonnnnn » ! J’aurais bien fait une crise de bacon au plancher mais la douleur m’en a empêché. 

Ma leçon : Écouter mon corps. Étant du genre « longue de comprenure », j’ai, à vrai dire, « stâlé » à l’étape 1, un peu trop longtemps. J’ai joué les Rocky (mon idole) en me répétant: « Ça ne fait pas mal ». En revanche, j’ai pris un énorme 2 minutes lorsque je me suis réveillée de mon opération de la clavicule. « Oupelaye » ! J’ai passé d’un état douloureux à souffrant.

Étape 2 : La panique. « Ahh… »! N’ayant pas les ressources pour me rétablir vite. Je réalise que j’ai besoin d’aide. Je me lance à la recherche du traitement miracle. L’espoir de trouver le remède ou la petite sorcière bien-aimée qui pourrait me remettre vite sur pieds pour continuer.

Ma leçon: « Inspire, expire ». Accepter que ça ne va pas et que je suis impuissante.

Étape 3 : À fond les émotions. « Woah »! Rien ne va plus. J’ai bien beau travailler ma pensée positive, mais mes dires soint moins convaincants quand c’est prononcé en pleurnichant. Je frise la dépression.

Ma leçon : Le moment présent. Un peu cliché, mais ça m’aurait calmé plus rapidement.  En prenant conscience que je peux déjouer de nombreuses pensées négatives et inutiles en gardant le focus sur le moment présent.

Étape 4 : La résilience. « Ark ! Résilience ». Tu parles d’un mot laid. Pour la petite fille en moi qui voulait courir simplement et librement et bien la résilience, je n’en voulais pas. Alors la résilience s’est présentée quelquefois, mais j’ai levé le nez. J’ai retenu mon émotion en essayant plutôt de rester forte. Toutefois, une émotion non évacuée finira par exploser. En étant privé de ma passion de la course à pied, j’avais l’impression de retourner à 14-15 ans en plein peine d’amour. Cette période où les encouragements ressemblent à des phrases plates du genre « 1 de perdu et 10 de retrouvés » ou encore « le temps arrange les choses ». Sérieux ? Eh bien oui ! Le temps. Quand j’ai fini par accepter la situation… « Boom », tout a changé.

Ma leçon : Vaut mieux accueillir l’émotion et la vivre. Il ne faut pas sauter d’étapes. La course à pied me manque, mais j’accepte de prendre une pause pour revenir assurément dans un certain temps.

 Étape 5 : Reconstruction. « Woot Woot »! Ça va mieux. Maintenant, que faire en attendant ? Yoga et apprendre à respirer. Pour un paquet de nerfs comme moi, c’est un beau défi. J’ai aussi découvert Audible, qui je croyais était un appareil auditif. Fouille-moi pourquoi. Une belle opportunité pour le développement personnel et pourquoi pas en marchant. Avant de courir, il faut marcher, alors j’ai marché.

Ma leçon : L’importance du moment présent. Lorsque j’ai tombé à vélo, je n’étais pas dans le moment présent, je m’étais projeté dans le temps. Maintenant, je suis plus consciente de la force du moment présent. C’est ce qui m’a permis de sortir de ma petite déprime et de reprendre mon pouvoir, sachant que c’est la tête qui dirige le corps. Je focus maintenant mes pensées sur ma guérison. Le pouvoir de l’intention. Aussi, pour m’encourager, je savoure des petites victoires. Par exemple, après 3 mois je suis maintenant capable d’attacher ma bralette, mais je ne suis pas encore capable d’attacher mes lacets. Ce n’est pas ici une question de priorité, juste de doigté.

Aussi, il est intéressant de prendre conscience que la pensée est une dépense énergétique en soi. Ainsi, lorsque je cours, si je veux concentrer le plus d’énergie sur ma propulsion, j’ai tout intérêt à concentrer mes pensées dans l’instant présent. Ce n’est pas le moment de penser à hier ou à demain car c’est maintenant que je veux avancer. Ainsi, pour maximiser mon énergie et être plus forte, je dois courir avec la pensée « Je suis ici, maintenant ». Toute mon attention sera ainsi dans le moment présent et par conséquent, j’aurai beaucoup d’énergie pour me dépasser. Le mental est une force vitale, soyons-en conscients.

Pour conclure, rien n’arrive pour rien. Toute épreuve nous fait grandir. Tout ce qui nous arrive est parfait pour notre évolution. Une fois de plus, je réalise qu’en course à pied, je ne perds jamais : Soit je me dépasse, soit j’apprends. Pour avancer, j’ai besoin de challenge et de soutien. Cette dernière épreuve m’a reconnecté à mon « moi profond », soit à ma mission et à mon inspiration. Je remercie mon conjoint de m’avoir supporté dans cette épreuve. Les 3 derniers mois ont ressemblé à un ultra-marathon de résilience. Aussi, un gros merci au soutien de mon chiropracticien Patrick Fallon, le Centre Ohana, Lucie Nolet et Céline Côté. En écrivant ces lignes, il ne reste que quelques semaines avant le Marathon Beneva de Québec. Pour ma part, ce ne sera pas l’épreuve de 42,2 km, mais plutôt le demi-marathon, considérant le rythme de ma guérison à l’épaule. C’est parfait comme ça, je suis en total accord avec mon corps. « Respect » ! Moi, ici et maintenant.

 

D’une simple passionnée de la course à pied,

Caroline Lonchamp

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