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La performance à tout prix ?

Christiana Bédard-Thom - Crédit photo : Michèle Grenier

Par Christiana Bédard-Thom

 

La fixation d’objectifs est l’une des techniques les plus utilisées en psychologie du sport pour améliorer les performances. Plus de 500 études scientifiques démontrent que des objectifs spécifiques et difficiles permettent d’atteindre un niveau de performance plus élevé comparativement à des objectifs faciles, vagues ou abstraits. Par exemple, avoir pour objectif de « faire de notre mieux » lors de notre prochaine course serait moins efficace que « nous concentrer à battre notre meilleur temps ». Aussi, la science démontre que les objectifs augmentent notre sentiment de bien-être en nous aidant à prévenir et mieux gérer le stress. Les objectifs sont aussi d’excellents outils de motivation.

Mais si les objectifs sont « si bons » pour nous, qu’est-ce qui fait que ces mêmes objectifs peuvent en venir à nous stresser, voire même nous amener à contre-performer ?

Trop souvent j’observe des athlètes de tous niveaux considérer qu’un objectif doit nécessairement se traduire par le fait d’atteindre un résultat comme compléter leur distance en un temps précis. Oui, cette cible peut constituer un objectif pertinent, spécifique et difficile, mais il est orienté vers une performance. Conséquemment, concentrer toutes ses énergies sur un seul résultat qu’on ne contrôle pas totalement peut devenir problématique :

  • Avant l’évènement, cet objectif peut nous créer des attentes et nous faire vivre du stress, du doute, de la tension;
  • Durant l’évènement, il peut nous empêcher de profiter de l’expérience en nous amenant à diriger notre attention sur la finalité de la course ou nous décourager si on sent qu’on ne l’atteindra pas;
  • Après l’évènement, il peut nous laisser amers, décus, démotivés si on ne l’atteint pas.

Pour éviter de tomber dans ce panneau, on doit apprendre à diriger notre attention sur différentes facettes de notre performance sur lesquelles on a davantage de contrôle. En ce sens, les experts suggèrent de cibler un objectif orienté vers une performance et de le décortiquer  en plusieurs sous-objectifs, c’est-à-dire en actions spécifiques à prendre pour l’atteindre efficacement. Ainsi, on se donne des moyens concrets pour y arriver et par le fait même on se donne du pouvoir ! Et à la fin de la compétition, succès ou non, on pourra célébrer notre capacité à prendre action dans le sens de notre objectif ! N’est-ce pas un succès en soi ?

 

Pour prendre action :

Posez-vous la question suivante : que dois-je faire pour atteindre mon objectif efficacement?

Ces actions peuvent ressembler à :

  • faire un réchauffement spécifique;
  • élaborer un plan de nutrition/hydratation et le respecter;
  • amorcer la course plus lentement et augmenter sa vitesse en mi-parcours;
  • être alerte à un élément technique comme la cadence, la foulée;
  • entretenir des pensées positives.

 

Références

Burton, D. et Weiss, C. (2008). The fundamental goal concept: The path to process and performance success. Advances in Sport Psychology (3 rd ed.) (p. 339-474). Champaign, IL: Human Kinetics.

Gould, D. (2015). Goal setting for peak performance. Dans J. M. Williams et V. Krane (dir.), Applied Sport Psychology: Personal Growth to Peak Performance (7 e éd., p. 159-175). New York, NY: McGraw Hill.

Locke, E. A. et Latham, G. P. (2002). Building a practically useful theory of goal setting and task motivation. A 35-year odyssey. American Psychologist, 57(9), 705-717. doi: 10.1037/0003-066X.57.9.705

Locke, E. A. et Latham, G. P. (2006). New directions in goal-setting theory. Current Directions in Psychological Science, 15(5), 265-268. doi: 10.1111/j.1467-8721.2006.00449.x

 

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